les masques

Sur un banc était assis un homme âgé. Il regardait les passants. Tiens voici une femme jeune enceinte. Ah ! Voici un homme de race blanche qui semble Chrétien. Ah ! Voici un enfant qui joue avec son ballon. Il regardait les passants dans leur habit extérieur. Ceux que l’œil physique distingue.

Sur le flanc de la montagne se tenait un Être longiligne. On ne sait trop s’il fut un homme ou une femme. Lui aussi regardait vers la Terre. Il discernait déjà des lumières, il observait leur couleur, leur éclat, les zones lumineuses et celles un peu plus pâles. L’Humanité ressemblait à un grand bal de lumières colorées. Puis il se focalisa davantage sur la lumière d’un passant. Il regardait son histoire, sans juger, mais pour mieux en comprendre ses éclats. Tiens voici une vie de femme, tiens un homme dans une histoire plus ancienne. Il voyait cet humain qui s’habillait au fil de ses vies de corps divers. Puis il focalisa un peu plus. Ici il fut homme de loi, ici enseignante, ici soldat. Au détour des époques, il s’habillait d’un masque social. Il en fallait bien un pour vivre l’expérience si riche d’une vie particulière.

Il se focalisa maintenant sur l’homme âgé qui regardait les passants et lui souffla : « Ce ne sont que des jeux de rôles. Comme au théâtre vois-tu comme chacun s’identifie à sa forme, à son masque social ou religieux. Regarde mieux comme tous convergent à leur façon vers l’espace du cœur. Le temps pour y parvenir n’a pas d’importance. Chacun puise dans son propre temps.»

Michel Sardou: « j’ai 2000 ans »

 

aurimetrie.info – 23 juillet 2015