Un sens ouvre un contact avec l’extérieur. Le toucher offre la palpation de l’extérieur. Des petits capteurs sensibles le long de la peau envoient des myriades d’informations électriques vers le cerveau. Ainsi le monde matériel est ressenti. Il y a notre corps et le reste. Un premier sentiment de moi et les autres apparait. Il y a mon corps et le reste du monde.

Avec le gout, la langue analyse la chimie de ce qui est reçu. L’aliment est accepté ou rejeté. La langue offre un toucher plus subtil que le simple toucher.

L’odorat a une relation avec ce qui est aérien alors que les deux premiers sens se centrent sur une matière solide ou liquide. Le nez analyse les molécules non liées qui volent dans l’espace.

Les vibrations de l’air sont reçues par l’oreille. Cette curieuse capacité de communiquer avec le monde sans le toucher. De molécule en molécule, le son avance.

Comme pour le son, la vibration lumineuse est captée par l’œil. Et l’enchantement vient à celui qui analyse le fonctionnement de cet objet merveilleux qu’est l’œil…

Les cinq sens entrent en contact avec la matière solide jusqu’à la plus subtile que nous appelons lumière.

Arrive une matière encore plus subtile que nous appelons les idées. Autour du monde flottent des myriades d’idées : acceptées, refusées, engrangées, comparées, pesées, détestées. Notre mental se compare à la langue qui sépare la chimie des aliments. Voici notre mental qui trie les idées. Le mental se compare à un sens qui analyse cette matière des pensées. Le mental est le sixième sens.

Tout ceci peut se dire en intelligences.

– L’intelligence du corps qui ressent le monde extérieur par les cinq sens

– L’intelligence du mental qui se nourrit de l’encyclopédie des idées

– Et puis aussi… cette intelligence du cœur dans laquelle nous commençons à balbutier.

Mes cinq sens m’offrent le contact avec le monde physique. Le sixième m’offre la compréhension et aussi une forme d’isolement. Il y a le monde et moi, ce qui est bien et mal.

Et puis, cette autre dimension qui émerge avec une densité encore plus subtile que les idées : l’amour. Celle-là rassemble ce qui fut si longtemps apparemment séparé.

Patrice Mangeard – aurimetrie.info – 18 juillet 2019